
Le syndrome de Cabezas est une mutation du gène CUL4B. L’article wikipedia explique bien le rôle de ce gène, dont la mutation est au coeur de la maladie: https://en.wikipedia.org/wiki/CUL4B
Le syndrome ayant été découvert relativement récemment, il existe encore peu d’informations sur le sujet. Néanmoins, quelques articles peuvent aider à mieux le comprendre. Voici des liens vers certains d’entre eux:
- https://en.wikipedia.org/wiki/CUL4B
- https://rarediseases.info.nih.gov/diseases/13244/cabezas-syndrome
- https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0002929707626925
- https://www.semanticscholar.org/paper/Exome-Sequencing-in-X-Linked-Intellectual-%3A-A-novel-Philips/614eb75d9dd850a41d8fda1c1dcea5290b62f259
- https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S092544391300029X
- https://www.nature.com/articles/hgv201645
- https://rarediseases.info.nih.gov/diseases/13244/cabezas-syndrome
- X-Linked Mental Retardation: New Insights for the Healthcare Professional: 2011 Edition: ScholarlyPaper
Notre ambition sera résumer les points clés du syndrome, mais également de partager les travaux récents et prometteurs de certains médecins et chercheurs, tels que le Professeur Stéphane Bézieau ou le Professeur Frédéric Ebstein.
Pour ceux qui ne sont pas familiers avec la recherche dans les maladies rares (probablement la plupart d’entre nous), nous vous conseillons vivement cette très bonne vidéo d’introduction faite par KIDS France sur « Déficience intellectuelle et recherche: du diagnostique au traitement ». C’est un peu long (~20 minutes) mais c’est aussi vraiment très bien fait et on apprend beaucoup de choses. https://www.youtube.com/watch?v=KERIjvgj9Rs&feature=youtu.be
PS: N’hésitez pas à nous contacter si vous connaissez d’autres études ou articles sur le sujet du CUL4B ou Syndrome de Cabezas, et que nous pourrions partager sur cette page pour la rendre plus exhaustive.
Les dernières avancées de la recherche:
L’équipe du CHU de Nantes du Professeur Stéphane Bézieau, en collaboration avec le Professeur Frédéric Ebstein (Greifswald, Allemagne), travaille sur les maladies neurodéveloppementales causées par des mutations de gènes intervenant dans la dégradation des protéines (ex : CUL4B/Cabezas, USP7, PSMD12…).
A ce stade, les premières analyses sur le syndrome de Cabezas ont mis en lumière une piste d’étude prometteuse, en montrant un défaut de dégradation protéique. En simplifiant, la protéine CUL4B joue un rôle important dans le processus de dégradation protéique, en participant au marquage par l’ubiquitine des protéines endommagées, afin que ces protéines endommagées soient éliminées par le protéasome. La mutation du gène CUL4B perturbe ce marquage et donc la dégradation des protéines à éliminer, rompant ainsi un équilibre fragile au sein des cellules de l’organisme, qui peut induire de l’inflammation. Celui-ci impliquerait un fonctionnement anormal de la véritable machine de recyclage des protéines usagées que représente le protéasome.
L’objectif de l’équipe est de trouver des stratégies thérapeutiques (par exemple en repositionnant des médicaments déjà connus et utilisés pour traiter d’autres maladies), qui pourraient contribuer à rétablir le processus de dégradation. Cela ne résoudrait pas tous les problèmes des enfants, mais pourrait les aider à aller au-delà de leur potentiel actuel.

A ce stade, les analyses faites sont encore relativement basiques. Elles ont néanmoins permis de mettre en lumière cette piste de recherche, qui est détaillée dans un e-poster. Un article plus détaillé est attendu dans les prochaines semaines.
L’ambition est d’aller plus loin et, à l’instar de ce qui a été fait sur le gène USP7, pousser la recherche pour identifier des biomarqueurs de la maladie (des signes spécifiques de la maladie dans les cellules mutées) pour ensuite tester des molécules pour rétablir la fonction protéique. Concrètement, cela reviendrait dans un premier temps à faire des analyses exhaustives des protéines sur les lymphocytes (sur la base de prélèvements sanguins). Dans un second temps, il s’agirait de reproduire des neurones d’enfants porteurs du syndrome en différenciant des cellules souches obtenues à partir de globules blancs. Ces neurones constitueraient un modèle cellulaire de choix, permettant, d’une part, de mieux comprendre encore l’impact des mutations de CUL4B sur le fonctionnement du cerveau des enfants porteurs de ces mutations et, d’autre part, de tester l’efficacité des molécules thérapeutiques sur les biomarqueurs, et donc sur la maladie. Des études sur des mouches porteuses d’un gène CUL4B défectueux pourraient également permettre d’évaluer l’efficacité des molécules sur la mémoire et/ou le comportement.
Ces travaux sont illustrés dans la présentation ci-jointe, que l’équipe du CHU de Nantes nous a présentée lors d’une visite en mars derniers. Le document étant en français, nous avons également fait un résumé vidéo en anglais pour tous ceux qui souhaiteraient en savoir davantage mais ne parleraient pas français. [emplacement vidéo]
De telles recherches nécessitent bien sûr des fonds, mais qu’il est parfois difficile de rassembler. L’objectif de l’association Sourire avec Hadrien est de contribuer à ce financement via les activités organisées, les dons et le mécénat. N’hésitez pas à soutenir la recherche en nous contactant ou en faisant un don à l’association.